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Comment faire acquérir à mon enfant de nouvelles compétences ?

Comment faire acquérir à mon enfant de nouvelles compétences ?

La zone proximale de développement de Vygotski (ZDP) définit ce qui est possible de faire pour apprendre à son enfant de nouvelles compétences en fonction de ses acquisitions antérieures.

Ainsi, ce qu’il peut faire avec de l’aide aujourd’hui pourra être réalisé en autonomie après la période d’apprentissage.
Il faut pour cela lui laisser le temps nécessaire pour apprendre et l’accompagner jusqu’à l’autonomie.

Nous devons donc suivre son rythme autant que possible. Mais également utiliser des outils spécifiques adaptés pour respecter sa singularité. Lorsque l’utilisation d’outils n’est pas applicable, l’aidant peut guider le jeune par différentes guidances (modèle, gestuelle, physique, verbale etc.). Puis diminuer celles-ci pour passer d’une autonomie partielle à totale. Nous privilégions les aides supports plutôt qu’humaines et les aides non verbales plutôt que verbales car elles favorisent l’autonomie (apprentissage fluide). En effet, les aides mises en place seront plus faciles à diminuer et ôter pour laisser le jeune en totale autonomie par la suite.

Il faut donc parfois réfléchir longtemps à la façon d’apprendre pour le jeune avant de travailler l’objectif. Ceci pour éviter des persévérations dans certains schémas (ex: j’ai appris à mon enfant avec autisme à se brosser les dents par modèle (adulte en miroir) mais aujourd’hui, à 18 ans il ne peut pas se préparer sans ma présence.) Pour cet apprentissage, l’utilisation d’un support visuel semble plus adapté. Le professionnel psychologue est aussi là pour guider le parent vers des modèles durables. Il a la connaissance et le recul nécessaire pour penser à l’avenir.

Pourquoi les renforçateurs ne fonctionnent pas sur la peur ?

Pourquoi les renforçateurs ne fonctionnent pas sur la peur ?

Les renforçateurs sont donnés à l’enfant juste après qu’il ait eu un bon comportement ou un comportement dit adapté. Les types de renforçateurs sont variés et doivent être sélectionnés selon les intérêts de l’enfant. Un enfant qui n’aime pas les cartes Pokémon n’aura aucune motivation à en recevoir, un autre enfant qui déteste les chatouilles non plus. Les renforçateurs sociaux comme les félicitations et les chatouilles sont toujours donnés en priorité ou au moins associés au renforçateur « matériel » choisi afin de favoriser la relation. Mais le choix des renforçateurs dépend surtout du degré de motivation que l’on va vouloir susciter chez l’enfant en fonction de l’effort à fournir. Ceci sera expliqué dans un autre article. 

Les enfants avec TSA ou TDA/H ont un déficit de motivation interne. C’est pourquoi on va utiliser un motivateur externe (renforçateur) pour activer le système motivationnel. Ils peuvent être utiles par exemple pour faire apparaître un comportement ou encore permettre un apprentissage. Dans l’exemple de l’apprentissage de la propreté par exemple, l’enfant avec TSA va être peu motivé par le fait d’être propre pour faire plaisir à ses parents ou bien de devenir grand. On utilisera alors un renforçateur (très puissant pour ce type d’apprentissage) que l’on lui donnera lorsque le comportement désiré apparaîtra (ici faire ses besoins dans les toilettes) associé à un renforcement social (félicitations) afin de plus tard pouvoir se passer du renforçateur « matériel » … 

Mais si l’enfant a PEUR, du vide des toilettes par exemple, il ne pourra pas trouver la motivation à émettre un comportement ou enclencher un nouvel apprentissage. Accepteriez-vous de sauter à l’élastique pour des vacances tous frais payés aux Seychelles ? Si vous avez réellement peur alors non ! Car un motivateur externe ne peut pas enlever une peur (selon son degré bien sûr) et même si cela peut fonctionner sur une petite peur cela ne tiendra pas dans le temps car la peur n’aura pas été traitée, pire encore, la situation pourrait être traumatisante pour l’enfant et faire augmenter davantage la peur et l’association négative. Il faut donc traiter la peur avant de vouloir motiver l’enfant. On tentera alors de donner envie à l’enfant d’aller aux toilettes, en adaptant l’espace en rendant le lieu plaisant par exemple, afin qu’il l’associe à quelque chose de positif (ex : mettre un aquarium dans les toilettes si l’enfant adore les poissons ou bien une affiche d’un dessin animé qu’il adore). On pourra également mettre un réducteur ou une cuvette rigolote et par une exposition graduée (petit à petit, étape par étape : rester au départ 2 secondes sur les toilettes puis augmenter le temps par exemple), amener l’enfant à ne plus avoir peur de la situation. On associera à cela beaucoup de gestes et de paroles qui rassure l’enfant et lui donne une compréhension de la situation. Cette peur pourra également être travaillée dans un contexte totalement différent pour commencer. Une fois la peur disparue vous pourrez alors mettre en place un apprentissage de la propreté. Il est toujours nécessaire de travailler le fond et pas uniquement la surface.